Jeanne, l'histoire qu'on ne doit pas oublier

«  Tu peux toujours faire ta comédie petite garce ; c’est d’ta faute ce qui arrive. Où qu’t’étais encore à traîner ce soir ? ». Voilà l’une des premières phrases choc prononcées par une mère à sa fille dans l’ouvrage de Michel Paynat, Jeanne, l’histoire oubliée. Le lauréat du Prix littéraire 2018 du Département de l’Aube, psychologue à l’Aide Sociale à l’Enfance, retrace l’épisode poignant et bouleversant, inspiré de faits réels, d’une fillette placée en famille d’accueil.

Jeanne vit à la fin des années 1950 dans une famille dont le père est alcoolique et la mère, régulièrement battue, ne cache pas l’existence de son amant. Le récit commence par une angoissante scène de violence conjugale à l’issue de laquelle le père de Jeanne laisse sa femme pour quasi-morte. Placée en famille d’accueil, le monde de Jeanne s’écroule. Elle découvre un univers tantôt doux grâce à sa nouvelle enseignante qui essaye de l’aider ; tantôt dur qui l’oblige à affronter le regard des autres et à s’endurcir.

Michel Paynat a su trouver les mots justes pour bouleverser son lecteur et rendre hommage à tous ces enfants qui n’ont pas la chance de grandir dans le foyer parental ; pour que ces enfants oubliés ne le soient plus.

La première charte des enfants assistés est constituée en 1811. Mais c’est en 1889 que la loi Roussel oblige les enfants maltraités et moralement abandonnés à être protégés. La Direction Départementale de l’Action Sanitaire et Sociale créée par un décret du 30 juillet 1964 rassemble des services, dont la Protection Maternelle et Infantile, dont les compétences sont transférées aux départements en 1983. Les missions d’Aide Sociale à l’Enfance sont, elles, définies en 1986.

Les Archives départementales de l’Aube conservent de nombreux dossiers relatifs à ces missions de protection de l’enfance (voir « Pour aller plus loin ».)

Vous pouvez retrouver le livre Jeanne, l’histoire oubliée (d’après la nouvelle de J. Colombe) de Michel Paynat à l’accueil des Archives départementales.

Aurélie Gauthier

Février 2019