Un XXe siècle tout en contrastes
Le début du siècle
Le travail d’inventaire des séries anciennes se poursuit avec les directeurs successifs de la seconde moitié du XIXe siècle, tels que Francisque André, Armand Boutillier du Retail, puis Pierre Piétresson de Saint-Aubin au début du XXe siècle.
C’est également au début du XXe siècle que les archives connaissent un accroissement spectaculaire de leur volume, atteignant 6 kilomètres linéaires à la fin des années 1920. La fréquentation des lieux et les communications de documents restent encore quelque peu restreintes par rapport aux critères actuels (1 400 communications en 1921, par exemple), mais entrent dans une phase de nette expansion pour l’époque.
La Seconde Guerre mondiale
Avec la Seconde Guerre mondiale s’ouvre une ère d’incertitudes pour les Archives de l’Aube : les documents doivent être évacués dans trois lieux différents afin d’assurer au mieux leur intégrité physique. Certaines pertes n’ont malheureusement pu être évitées. Ainsi, une grande partie des chartes du XIIIe siècle ont été détruites dans les dépôts annexes des Archives, et le fonds Xavier de Saxe a connu les vicissitudes des attaques de rongeurs. La plus grande partie a toutefois été épargnée et traverse la Seconde Guerre mondiale sans connaître trop de dégradations.
C’est également à cette période – en 1941 – qu’est prise la décision de changer de bâtiment. Le déménagement effectif ne se fera toutefois qu’en 1954, dans une ancienne usine de bonneterie, située au 21 rue Etienne Pédron. 7 kilomètres linéaires d’archives sont alors concernés.
La seconde moitié du siècle, entre expansion et innovations techniques
La seconde moitié du XXe siècle sera celle d’une augmentation très sensible du nombre de lecteurs ainsi que du volume de documents conservés. Cette croissance exponentielle est principalement due aux lois de décentralisation des services de l’État, qui ont placé les Archives départementales sous l’autorité des Conseils généraux et ont élargi les compétences de ces derniers à divers domaines (social, santé, routes, etc.). La collecte des documents des administrations dépendant des Archives de l’Aube s’en est donc retrouvée accrue ; d’autre part, divers fonds d’archives privées (entreprises de bonneterie, fonds familiaux tels que celui du comte Chandon de Briailles, etc.) sont entrés aux Archives à un rythme plus soutenu que par le passé.
Cet accroissement ajouté au fait que les nouveaux locaux sont peu fonctionnels et rapidement saturés conduit en 1982 à la décision d’emménager les Archives de l’Aube dans un bâtiment spécialement construit en vue de cet usage, au 131 de la rue Etienne Pédron. A l’occasion de ce dernier transfert de documents qui a eu lieu en 1988, un récolement complet est effectué.
Ce dernier servira de support aux opérations d’informatisation du service qui auront bientôt lieu. En effet, les Archives de l’Aube ont très tôt lancé des opérations dans cette optique. Le personnel des Archives commence à travailler avec l’outil informatique en 1988 ; une première base documentaire, du nom de Texto, est constituée. Une étroite coopération entre le service des Archives et la Direction des technologies de l’informatique et de la communication donne naissance au logiciel Thot en 1994. Aujourd’hui commercialisé par un prestataire de service externe, Thot a grandement évolué et est utilisé par un grand nombre de services d’archives en France.
La communication des documents et autour des documents conservés dans le dépôt a également beaucoup évolué durant cette période. Par le biais de la numérisation et de la mise en ligne de documents originaux et d’inventaires d’archives d’un côté, par celui d’une activité croissante autour des expositions temporaires et des actions pédagogiques auprès des classes de la maternelle à l’université.