Retour d'un vitrail troyen du XIIe siècle suite à une acquisition aux enchères
Le 11 novembre 2018, le Département de l’Aube a acquis, grâce à une préemption de l’Etat, un vitrail médiéval troyen de la plus haute importance, tant au niveau local que national. Cette œuvre, datée des années 1170-1180, appartient à une série de vitraux sans doute créés pour l’ancienne collégiale Saint-Etienne de Troyes qui fut fondée par Henri Ier le Libéral en même temps que l’Hôtel-Dieu-le-Comte (1157).
Cette série, réemployée dans les fenêtres de la cathédrale de Troyes au XVIIIe siècle, a été dispersée dans des conditions non élucidées autour de 1900.
Le vitrail acquis en vente aux enchères par le Département pour la Cité du vitrail est le seul vitrail complet et authentique de cette série à pouvoir revenir sur le sol troyen, les autres étant conservés chez des particuliers ou des musées à Paris, en Angleterre ou aux Etats-Unis. Il est par ailleurs l’un des rares vitraux de l’époque romane aujourd’hui conservés dans le monde.
Dans la plus grande discrétion, les équipes du Département, les membres du Centre André Chastel (Paris) et les agents du Ministère de la culture (service du patrimoine) ont œuvré efficacement pour que cette pièce revienne à Troyes. Grâce à ce travail en commun et au processus de préemption, le vitrail a pu être acheté à un prix très bas, contre un enchérisseur étranger, qui, sans la préemption, aurait fait sortir cette œuvre du territoire français probablement de façon définitive.
En février 2019, le vitrail a été convoyé du Havre (Seine-Maritime) à Troyes. Une expertise scientifique a été réalisée mi-février par des spécialistes du vitrail du Moyen Âge visant à déterminer l’authenticité des pièces. Le vitrail va désormais partir en restauration et suivre plusieurs analyses fines avant de revenir à Troyes fin 2019.
Ce panneau sera ensuite présenté dans le futur parcours de visite de la Cité du vitrail, après sa réouverture au sein de l’Hôtel-Dieu-le-Comte, en 2021. Exposé à hauteur de regard, il sera rendu à la contemplation des visiteurs quelque 120 ans après sa disparition.